mardi 24 juin 2014

Admission Postbac, admission poubelle.

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Nous sommes le 24 Juin 2014 et aujourd'hui fut un triste jour pour la pauvre étudiante paumée que je suis devenue. Certains me diront, voilà ce qui arrive quand on prend deux années sabbatiques. On se retrouve sur le bord de la route, sous la pluie et sans chaussures. Oui, c'est tout à fait ce que j'ai ressenti quand j'ai pu lire à chaque nouveau vœu : « REFUSÉE ». Il ne manquait plus qu'une typographie rougeâtre pour bien briser le peu d'espoir et d'ego qu'il me restait encore. Après avoir pleuré un bon coup je me suis décidée à chercher un peu de lumière dans cette avalanche de « On ne veut pas de toi Ambre, reste en Norvège avec tes élans ! ». Le voilà qui m'attendait, mon unique vœu avec une réponse positive. Je suis restée à le fixer quelques minutes tant je n'y croyais plus : « Licence 1 - Philosophie - Philosophie » ( Oui, Philosophe x2 ça la rend sûrement plus concrète. À moins que... ça ne soit un bug ).

J'ai eu besoin d'environ une heure pour me rappeler pourquoi j'avais pu choisir de mettre une licence en PHILOSOPHIE en cinquième vœux. Mon raisonnement avait été assez simple. Ma deuxième moi qui aime me donner des conseils bancals m'avait dit : « Tu auras sûrement ton second vœu ou sinon ton troisième vœu. Si vraiment ça ne va pas, le quatrième te sauvera ». Ambre II c'était bien gourée, la sotte ! Il semble que la destinée en ai décidé différemment. Un jeu du sort, une leçon de vie peut être envoyée pour me remettre à ma place. À moi d'accepter que je commence à me faire vielle, vingt-ans déjà et il faut laisser la place aux bacheliers de l'année. Passer par la porte du fond, m'asseoir dans la poussière et me contenter de ce que l'on me donne. C'est la vie et les règles du jeu, je respecte ça.

Mais il faut que je vous le dise, cette situation et cette expérience m'ont poussé à me questionner. Est-ce vraiment si mal que ça de ne pas savoir ce que l'on veut faire à dix-sept ou dix-huit ans ? Est-ce handicapant de prendre deux années de sa vie pour se questionner sur sa personne, ses désirs et ses buts ? Est-ce que cela fait de moi une faignante ou une personne moins méritante à l'accès à l'éducation supérieure ? Suis-je vraiment à punir parce que je ne veux pas me tromper et suivre un cursus qui me mènera dans une impasse ? J'ai eu mon BAC avec mention, j'ai même eu 20/20 à mon écrit d'arts plastiques ( Ah ben oui, c'était quand même 4h dans une salle à disserter sur Ron Mueck. ) mais ça ne compte plus après deux années hors circuit supérieur si je comprends bien.

C'est vrai que j'ai eu 15/20 en Philosophie au BAC et c'est peut-être logique d'être prise dans cette formation mais ce n'était pas mon premier vœu, pas mon second, pas mon troisième, pas mon quatrième mais mon cinquième. Ça fait beaucoup de vœu passés aux oubliettes ou presque. On a tous des goûts, des envies et des besoins spécifiques. Un raisonnement abouti, une réelle interrogation personnelle peut nous aiguiller sur ce que l'on veut et ce qui peut nous aider à nous épanouir. Je veux croire que mes trois premiers vœux étaient ceux qui m'y auraient aidé le plus. Mais non, je vais devoir suivre le cinquième cursus de ma liste parce que je n'ai pas le choix, qu'on me l'impose par manque de place ailleurs. Ça ne me semble pas juste. La vie n'est pas juste, ça je l'ai compris il y a bien longtemps mais je ne sais pas, jusqu'à ce que les résultats apparaissent sur mon écran j'avais l'espoir d'avoir une chance de faire le bon choix finalement et de faire ce qu'il fallait pour m'en sortir et être heureuse.

Ma vie en tant que jeune étudiante en double licence avait été misérable. Je n'étais pas prête, pas bien dans ma tête comme on dit, pas heureuse et pour dire vrai j'étais au fond du trou depuis assez longtemps. Ça n'avait aucun lien avec la double licence en elle-même au début. Les années lycée avaient laissé leur marque en moi et notamment dans l'idée que je me faisais de moi-même. Pendant trop longtemps je m'étais sentie faible, inutile, différente et évidemment repoussante avec tout ça. Le manque de sommeil, le stress, les problèmes quotidiens que la vie universitaire avait apporté m'avaient presque rendus folle et je ne savais pas ce que je voulais, ce que j'allais devenir et encore moins ce que je voulais devenir. Tout le monde me disait que j'étais à présent une adulte mais je n'avais pas l'impression d'avoir été préparée à ce changement.

La plupart du temps, je me sentais seule et abandonnée, sans personne à qui me confier et sans personne pour me comprendre. Tous les gens autour de moi semblaient vivre cette nouvelle vie tellement mieux que moi et tout le monde semblait plus heureux que je ne l'étais. J'avais très vite déchanter au cours de mes premiers mois de double licence et au bout du compte j'avais fini par accepter que je m'étais trompée d'orientation. Voila, c'était dit, intériorisé et ça me frustrer plus que toutes les choses négatives que j'avais expérimenter auparavant. Lorsque les idées noires ont commencé à me submerger et à me hanter chaque semaine un peu plus, j'ai compris que je devais arrêter de me mentir et me soigner. De mon coté il n'y a aucun regret lorsque je pense à ces deux années, elles étaient sûrement les plus idylliques que je connaîtrais dans ma vie.

Enfin bon, nous verrons bien ce qui m'arrive dans un futur proche. Ils disent qu'il faut être positive dans la vie. On met de coté l'amertume et on pense positif.

Ambre

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